Claude Barthélémy
« On dit de lui qu’il est le Jimi Hendrix du jazz. Il évolue loin des sentiers battus, là où le jazz rencontre d’autres genres comme la chanson ou la world. » Les années 70, Jimi Hendrix et Janis Joplin ont fait partie des musiques fondatrices qui l’ont accompagné au moment de sa découverte de la musique.
Né en 1956, Claude Barthélemy a reçu, comme cadeau d’anniversaire pour ses 33 ans, la direction de l’ONJ. Une consécration pour cet enfant de la banlieue – la vraie, celle de l’est parisien – qui, à 14 ans, jouait du rock du côté de Champigny avec ses copains. « Ma période garage ! », se souvient-il avec
émotion, « celle où l’on collait des boîtes à oeufs au plafond pour amortir les sons et s’épargner la colère des voisins…».
Claude Barthélemy est un autodidacte. Son premier contact avec la musique ? « Je tapais sur des casseroles avec des aiguilles à tricoter… ». Il s’essaie ensuite à divers instruments, compose des messes pour sa paroisse, « le seul moyen d’avoir un local pour jouer et un public », et se met enfin à la guitare. Succès sur toute la ligne. Entre maths et musique / Claude Barthélemy travaille, joue, compose, et poursuit ses études car c’est aussi un élève studieux et doué : un « matheux » qui ira jusqu’à la maîtrise. Il connaît alors des années excitantes et difficiles, où maths et musique essaient de faire bon ménage. La fac le jour, les répétitions la nuit avec son groupe, Œdipe, les concerts publics (la Fête de l’Humanité l’accueille en 1976). À la clé, un argent de poche confortable, des cernes sous les yeux et une notoriété croissante. Les professionnels dressent l’oreille et commencent à s’intéresser à ce surdoué de la guitare. Mais un jour, maths ou musique, il faut choisir. Pas facile pour Barthélemy qui aime autant les chiffres que les notes, « parce que les deux procèdent d’une même démarche : un langage fait de poésie et de rigueur ». La preuve : son nouveau spectacle intitulé Barthématiques. Un compromis de maths et de musiques ? C’est alors la rencontre décisive avec Michel Portal, à qui il pose la question de confiance : doit-il, peut-il s’engager totalement dans la voie de la musique ? La réponse, on la connaît. Claude Barthélemy devient professionnel en 1978, année où il intègre le Michel Portal Unit. Depuis, il répartit ses activités entre la guitare, la guitare basse, la composition et l’arrangement. Il a travaillé avec des gens comme Aperghis, Vinko Globokar, Marc Monnet, Michel Portal, Bernard Lubat, Gérard Marais, Henri Texier Stu Martin…
Sur tous les fronts / Compositeur fécond, il travaille dans plusieurs directions : musique de scène (Falsch, mis en scène par Antoine Vitez au Théâtre National de Chaillot, Le Marchand de Venise, mis en scène par Gilles Bouillon), des créations dans de nombreux festivals, un spectacle à la Grande Halle de la Villette : La Gomme. Il a donné des œuvres à France Musique, participé au Collectif Zhivaro, monté des orchestres, enregistré des musiques de films, travaillé sur les disques de Colette Magny, Michel Portal, et bien d’autres encore… Claude Barthélemy a également enregistré des disques sous son nom : neuf albums à ce jour portent l’estampille Barthélemy (Jaune et encore, Forest one, Moderne, Real Politik etc.). Tout ce travail n’exclut pas les tournées : Claude Barthélemy s’est produit en France, bien sûr, mais également en Italie, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Syrie, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en trio ou avec d’autres formations.
Alex Dutilh / (extraits des notes de programme Philharmonie de Paris / 12 mars 1999)